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Spectacles

Une Révérence, subtile et tendre

December 14, 2023

Une Révérence, subtile et tendre

Une délicieuse explosion d’humour, de sincérité et de tendresse pour dire combien s’éloigner de son village bouleverse tout autour de soi. Entre performance théâtrale et autofiction, Emeric Cheseaux raconte une histoire, son histoire qui se déroule dans un petit village de la vallée du Rhône. Une histoire qui parle d’héritage et d’identité.

D’entrée de jeu, je suis bluffé. Le comédien offre un verre de vin au public ! Dans les gradins, les bouteilles circulent. L’ambiance devient légère, l’audience se réjouit de partager ce moment théâtral !

Emeric Cheseaux brosse avec tendresse et respect le portrait « des gens de par chez lui » et le milieu viticole d’où il vient. A travers la voix des autres, il raconte avec délicatesse et pudeur, les espoirs déçus de son milieu par ses coming-out sentimental et professionnel et les liens fragilisés. Quelques mots de patois, des régionalismes avec l’accent du terroir pimentent la performance : « Mais, mô, t’aurais bien vu (…) avec un beau costume : professeur des écoles au village, don ? Pourquoi tu veux pas rester ici, hein ? ».

Le comédien a établi un lexique pour chaque personnage. Après avoir écrit les dialogues, il les a fait relire par les personnes concernées puis a intégré leurs remarques. C’est une coconstruction du scénario. Un seul en scène mais beaucoup de portraits se succèdent sur le plateau : le curé et son homélie, la grand-mère et les nouvelles du quartier, la voisine et ses réunions Tupperware, le père et son amour pour la vigne et le vin, la mère avec douceur essaie de nommer l’orientation sentimentale de son fils…

Des auteures telles que Zouc et Annie Ernaux ont inspiré la création. De l’une, le comédien retient le parler régional, de l’autre, la manière de raconter son histoire personnelle pour en faire un récit qui parle à tous.

« La Révérence » est un spectacle plein de douceur, d’humour et de bienveillance. Il évoque la difficulté, à l’adolescence, de faire des choix et de suivre ses rêves, comme celui de partir du « bled », faire du théâtre sa profession, suivre les élans de son coeur… C’est une histoire universelle, un doux moment d’humanité !

On rit, on sourit, on est ému surtout ! Quelle belle révérence !

Geneviève Praplan

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